ET TON RIRE UN OISEAU
Le poète, chanteur-penseur, alchimiste des mots emplis d'amour nous offre dans ce nouvel opus des réserves de force et d'espoir pour endurer le chaos du monde actuel. Avec douceur et légèreté, il distille la tendresse pour nous permettre de garder un regard candide sur les joyaux de l'existence. Il est beaucoup question de rires et d'oiseaux (une oie sauvage, mille colibris, hirondelle, alouette et pinson) au fil de cette belle écriture. Ici les migrants sont des oiseaux. De sa voix enveloppante, Jofroi nous exhorte à inventer et à bâtir une terre où "les hommes vivront d'amour" comme le disait René Lévesque. "Tes yeux" est une vibrante déclaration d'amour, fervente, ardente. Peu importe la crise, Jofroi veut chanter les bras ouverts et non le poing levé. Ces treize titres sont autant de viatiques pour nous aider, car jamais rien n'est fini, et nous restons avec lui, sereins et confiants dans l'humanité
FRANCOFANS, Annie-Claire – février 2022
JOFROI - les bras grands ouverts
Jofroi est venu nous rencontrer à Dinan. Nous connaissions le chanteur et voulions évoquer avec lui, au plus juste, ces quelque cinq décennies d'une vie d'artiste-conteur, de la Belgique au sud de la France, mais nous n'avions jamais rencontré l'homme. L'entrevue fut d'une grande simplicité, d'une grande élégance si on en juge par l'épreuve que peut représenter de se raconter face à de parfaits inconnus. Nous avons découvert un homme délicat, poète, idéaliste, généreux et assurément tourné vers demain, vers l'humain, au service des chansons qu'il livre, nouvelles, pures, comme on met son cœur sur la table. C'est peu dire que nous avons été séduits, conquis.
HEXAGONE, David Desreumaux, printemps 2022 (entrevue de 14 pages)
Ouvrir des horizons, tant pour les grands que pour les petits, tel est le fil rouge du parcours artistique de Jofroi. Mission accomplie, si j’ose dire, une fois encore avec l’album « et ton rire un oiseau », paru en plein hiver pour annoncer un beau printemps. Jofroi ou les belles saisons sous le soleil de la fraternité humaine.
On entend beaucoup parler d’oiseaux dans cet album résolument migrateur. Comme dans cette célébration des ailes, d’après un texte d’André Lavoie, poète québécois. A qui est dédié le titre Est-ce qu’il neige à Montréal ? Le Québec qui donne aussi lieu à une chanson hommage à Raymond Lévesque, auteur de Quand les hommes vivront d’amour. « C’est une idée qui fait sourire / Serait-ce folie de se dire / Que les hommes vivront d’amour ? » Dans un autre titre à l’écriture virtuose Jofroi décrit une « synfaunie » des animaux. Noé en son arche n’aurait pas mieux fait avec tous ces verbes associés à chaque espèce. Comme un carnaval des animaux version gardoise. L’infatigable observateur qu’est Jofroi n’en garde pas moins « une tête en jachère / La vie est une plume / Et ton rire un oiseau ». Voilà encore sur un registre plus intime une chanson d’amour, Tes yeux.
Et Jofroi d’offrir encore une de ses chansons fétiches, œuvre chorale, Faut bâtir une terre (Champs La Rivière), revisitée sous la .
Nos enchanteurs, Robert Migliorini, mars 2022
JOFROI EN CONCERT POUR LA SORTIE DE SON NOUVEL ALBUM "ET TON RIRE UN OISEAU" le 28 mai 2022 – 20H AU CAFE DE LA DANSE
Pur délice de retrouver les mots, la voix chaude de Jofroi, sa guitare et la musique de ses fidèles complices, Line Adam au piano et Guy Werner aux guitares. Jofroi vient nous parler de la vie et des hommes, des zones d'ombre et de lumière. Sa générosité nous fait le cadeau d'une poésie irréductible, tendre, lumineuse, insolente. Un bain de douceur salutaire, de l'amour pour nous tenir au chaud en osant parler, chanter, sur tout, sans concession.
Aussi, la richesse musicale des compositions offre des rythmes pétillants aux tonalités parfois exotiques. L'ensemble vient nous caresser l'âme et le cœur, comme un sas indispensable entre notre quotidien et la cruauté du monde.
Les arts et les mots, Aurore Jesset, mai 2022
Nous apprécions depuis toujours le répertoire de JOFROI, pour sa belle proximité poétique avec la nature, tel un Giono de la chanson, et pour l’individu considéré comme un alter ego fraternel. Pour son authenticité en un mot. Pour le chant essentiel, à l’image de son père spirituel Félix Leclerc ou son cousin wallon Julos Beaucarne …
Fred Hidalgo, Si ça vous chante
HABITER LA TERRE
Habiter la terre. Ainsi nous y invite le dernier album de Jofroi paru en fin d’année dernière. C’est de la belle et franche humanité qui coule en chacune de ces quatorze plages, toutes écrites et composées par Jofroi à l’exception du Petit royaume emprunté à Julos Beaucarne, ce « grand frère en chanson » pour reprendre les mots mêmes du chanteur.
Depuis bientôt cinquante ans qu’il arpente et charpente en terre de chanson, on sait les qualités d’auteur de Jofroi. On ne cessera de louer son savoir-faire dans la rime mais il ne faudrait cependant pas dédaigner son talent à livrer de justes mélodies qui font corps avec ses textes fraternels. Mélodies ici magnifiées par la direction musicale et les arrangements conçus par Line Adam – qui collabore avec Jofroi depuis le début des années 2000 – loin des boucles électro à la mode, offrant un écrin acoustique du meilleur effet où guitares, piano, flûte traversière, accordéon ou trompette viennent nuancer les couleurs des morceaux.
En sage non crédule, Jofroi espère un monde généreux (Habiter la terre), dit le bien-être apporté par la nature (Pique-nique), questionne la foi (Y a personne) et rappelle qu’Heureusement y a des chansons pour oublier tous les faiseurs de beaux discours. Avec Jofroi, Habiter la terre c’est la regarder comme elle est, avec ses aberrations et ses petits bonheurs. Et les plus grands : voir ses petits-enfants devenir adultes (Mes petites-filles)…
David Desreumaux, Hexagone, printemps 2020
Vraiment un bel album ! Il a la rondeur de la terre, le bleu de l'espérance, l'équilibre d'un chant du monde, porté par une voix tout en retenue et affirmation, par l'harmonie de mélodies percutantes, par de beaux textes pertinents et lucides, si sensibles.
Françoise Morel, Le Panorama de la chanson
C’est cadeau que d’écouter son dernier opus fait de tendresse pour l’humaine condition, d’espérance, de questions aussi… Cet album réconcilie la légèreté avec la profondeur, avec les questions essentielles, existentielles. Le temps qui passe, sa course sans fin, avec l’écriture qui emprisonne les mots, « comme des oiseaux malins qui viendraient battre des ailes sur le bord de nos lèvres » pour en faire des chansons, des poèmes.
Bel hommage en somme aux poètes, aux faiseurs de rimes qui défient les beaux parleurs, phraseurs, flatteurs, prêcheurs… Heureusement y a des chansons et des poèmes qui simplement trouvent les mots pour dire je t’aime » …
Claude Fèvre, Chanter, c’est lancer des balles
Un bel ouvrage que ce disque de maturité dans lequel Jofroi est attachant plus que jamais. Avec l’excellente Line Adam qui a assuré la direction musicale du CD …
Annie-Claire Hilga, Mandolino
Le chantre de la planète habitable revient vers son public avec un nouvel album serti d’humanité ! Entouré de virtuoses, il chante les instants simples, les lueurs et le chagrin d’un quotidien balisé de vastes questions et d’une espérance lancinante …
Françoise Lison, Le courrier de l’Escaut (B)
JOFROI : é…mot…ions ! A écouter et réécouter sans modération, faites passer le mot !
Ghislain Debailleul, Nos enchanteurs
Habitant de la Terre, chanteur sans autre frontière que la francophonie, au fil des années, Jofroi construit une œuvre pleine de sagesse, sans concession, jamais désespérée. Chaque nouvel album est une pierre de plus dans la construction d’une humanité meilleure.
Michel Trihoreau, Nos enchanteurs
Voici un disque qui commence majestueusement avec la chanson-titre, Habiter la terre. Les émouvants arrangements de Line Adam, la souplesse de la plume du chanteur. Une splendeur. Un nouveau point de repère dans un répertoire qui n'en manque pas.
Au gré du violon, du piano, des guitares ou de l'accordéon, Jofroi nous offre un voyage humaniste, préoccupé socialement et écologiquement. Mentionnons la richesse également du livret, avec photos, paroles et textes de présentation.
Francis Hébert, La route aux quatre chansons / Québec
Un album formidable ! Une poésie qui touche le cœur et la raison. "La table mise et le couvert..." pour se nourrir d'espoir !!!
Armand Dubois, émission au gré du temps, radio Ville-Marie, Montréal
Dans mon Québec tout froid de ce début d’année 2019 je reçois comme un grand soleil le tout dernier disque de l’ami Jofroi. Cabiac sur terre au fond de l’Ardèche n’a jamais été si proche. Il fait chaud !
Jofroi nous offre en cadeau un somptueux assemblage de chansons, de musiques que seul un artiste au long cours saurait proposer. Un disque lumineux, des textes ciselés, enrobés d’arrangements superbes. Nous le savions, Jofroi nous vient de la ligne des orfèvres de la parole, des mots justes. Mais il nous présente sa dernière offrande dans une pochette magnifique, intime et généreuse.
Avec Habiter la terre, on est devant le travail peaufiné d’un artisan patient, qui prend le temps de nous faire visiter son jardin, une fleur à la fois. Merci l’ami ! Le monde est meilleur ce soir.
François Tanguay, Montréal, le 2 Janvier 2019
Les paroles de ce disque sont pleines de fraîcheur. Mais Jofroi n’est pas dupe pour autant des crises, des cohues, des fourbes et des pervers. Non, il les dénonce en filigrane, avant de déclarer : « heureusement y’a des chansons. Son chant sonne comme une ode œcuménique, au sens littéral du terme. Jofroi dans ce disque se montre plus attachant que jamais
Annie Claire – Francofans – France
Le dernier album de Jofroi, Habiter la terre, est comme tous ses albums la signature d’un terrien engagé. Attaché à sa planète, l’auteur, compositeur, interprète œuvre dans la chanson de paroles depuis qu’il a vingt ans. Jofroi partage avec nous son regard sur le monde, la vie, la mort, l’absurdité des hommes, sa grandeur, l’amour… Humour et amour toujours. Ses textes résonnent d’une vérité universelle sans jamais céder à la colère et au rejet. Poétique et profonde, sa prose ondule sur des airs doux, ancrés ou flottant comme la caresse nécessaire de l’homme sur l’humanité.
Aurore Jesset
ET QUELQUES CRITIQUES … DEPUIS LE DÉBUT
CABIAC SUR TERRE
Autant le dire d’emblée : cet album m’a enchanté les oreilles et le cœur, dès la première chanson et jusqu’à la quatorzième et dernière. Et encore, après plusieurs réécoutes. La voix chaude et grave (les sujets le sont souvent, mais pas toujours), les mots qu’il faut, un vrai bonheur d’écriture même Variations sur le verbe donner. Et les notes qui vont avec tout cela. On dit souvent «chanson à texte», comme si la musique n’avait pas d’importance. Eh bien, si : une chanson, c’est un mariage d’amour entre un texte, une musique et un(e) interprète. Celui qui est aussi le directeur artistique du festival «Chanson de Parole» sait tout cela et ne le perd pas de vue (ni d’ouïe). Ecoutez Les Soirs d’été et sa mélodie jubilatoire.
Près de Barjac, c’est Cabiac sur terre, où Jofroi et sa compagne Anne-Marie ont élu domicile à la fin du siècle dernier. Une région aux paysages magnifiques, qui ravissent tous les visiteurs, mais que des engins imbéciles s’apprêtent à défigurer en forant les sols, pour y trouver d’hypothétiques gaz de schiste.
Car dans les fidélités, de Jofroi, il y a celle à cette terre d’adoption. Il y a le respect de celle qui nous nourrit. Il y a la lucidité de l’homme qui, en s’enracinant quelque part, tend aussi une main d’ami au monde entier.
Il y a onze ans – déjà ! -, En l’An 2000 l’humanité avait été un disque marquant. L’un des meilleurs albums de toute la discographie de Jofroi. Depuis lors, il y a eu d’autres pierres à l’édifice. Mais celle que voici est particulièrement bien taillée. Taillée à vif. Cabiac sur terre, tout le monde descend ! Vous en remonterez plus heureux.
Jacques Vassal – EX/CHORUS - septembre 2011
Et un de plus, un de mieux pour le plus français des chanteurs belges. Installé à Cabiac, dans le Gard, près de Barjac dont il est l’âme du festival Chansons de Parole, Jofroi trouve les mots justes pour dire l’humain à travers la terre : « Je n’ai de carte identitaire que citoyen, que citoyen de l’univers / Et s’il faut être de quelque part, ça m’indiffère, mais je choisis ce coin de terre / Cet entrelacs de murs de pierre, ce cul-de-sac où j’ai hier posé mon sac / Cabiac sur terre. » La révolte et l’indignation, l’amour et la générosité sont chez lui les deux faces d’une même médaille : « Dire qu’on a marché sur la lune / Égaré Pierrot et sa plume / Un pas de géant mais pourquoi ? / Tous les chemins mènent à .com / Mais l’homme reste un loup pour l’homme / Le temps passe, les chiens aboient / Le temps passe, qu’est-ce qu’on attend ? » Le reste de l’album est à l’avenant, synthèse sensible des univers de Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol, les « pères nourriciers » de Jofroi. Cabiac sur terre ? Un « Quichotte » à l’assaut des maux du temps présent.
Fred Hidalgo – Si ça vous chante – rédacteur en chef de CHORUS – les cahiers de la Chanson
Jofroi sur Terre
Belge du Gard garanti nature, symbole du festival Chansons de Parole de Barjac, Jofroi jongle depuis près de quarante ans entre refrains et couplets pour petits et grands. Plus humaniste que jamais, c’est vers ces derniers qu’il s’oriente aujourd’hui avec Cabiac sur terre, un clin d’œil poétique formidable au village qui l’a accueilli. Avec Cabiac sur terre, présenté fin juillet au « énième » Chansons de Parole » de Barjac alors même qu’Anne Sylvestre succédait à Jean Ferrat comme marraine plébiscitée du festival, Jofroi trouve sa Montagne et offre un nouvel album plein, à l’écoute toujours des frémissements du monde, de ses rêves et de ses espoirs, de ses gâchis et de ses douleurs recommencés, comme le déplore ce Dire qu’on a marché sur la lune. Dans ce disque, il est aussi question de bonheur simple comme La Pâte à gaufres (mais est-ce si simple ?), d’inlassables Variations sur le verbe donner, d’une Prière iconoclaste cousine du Je ne te salue pas d’Allain Leprest, de douloureuses Frontières, de reprises ou de collaborations labellisées Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol. Bref, du pur Jofroi AOC, fort en bouche, raconteur de vie(s), grain de voix au diapason, avec une fois encore l’efficacité complice de la musicienne et arrangeuse Line Adam.
Daniel Pantchenko (Chansons que tout cela)
Citoyen de province, citoyen d’humanité, en voyage dans toute la Francophonie, en paysage sur ses cailloux tendres pour oxygéner ses textes de ruisseaux, d’oiseaux, de canards et d’étangs rêveurs. Les modes passent leur temps à s’inventer des raisons de disparaître, Jofroi passe ses temps à réfléchir sur cette humanité en développant, une fois encore, quatorze nouvelles chansons sur un vrai album enrobé d’un carton qui va sentir bon son Cabiac sur terre, un petit pays caché dans la bruyère et les rochers.
Guy Delhasse – La revue nouvelle
La fluidité des textes et les paysages sonores traduisent une volonté d’en découdre avec tout ce qui blesse ou opprime. Indigné chronique à sa façon, Jofroi aime les refrains populaires et les personnes du cru, non « pipolisées ». Il en profite pour rendre hommage à quelques-uns de ceux qui lui ont donné confiance pour écrire et se produire sur scène : Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol, représentants du verbe haut et de l’inspiration ancrée quelque part. Humain, si humain.
Robert-Frédéric Migliorini – Le Petit Format
Cabiac, poste de vigie de Jofroi.
Cabiac sur terre. Les « puristes » de la chanson savent comment et combien Cabiac, « cul de sac où j’ai hier posé mon sac », rime avec Barjac. Mais Jofroi ne s’adresse pas qu’à eux, loin s’en faut. Non : à l’humanité entière. Ce sont paroles d’homme à partager, rimes de bon sens, de générosité vraie. (…)
C’est un disque de contrastes. Il y a ce lieu-là, Cabiac, havre de paix. Et les soubresauts et ignominies du monde que l’artiste observe. Il y a le calme d’une libellule, d’un filet d’eau, de failles et de ravines… Et ce monde de plus en plus fou, affranchi de bon sens. Et notre colère, notre indignation qui grandissent… Il y a du Félix Leclerc, et ce n’est pas pour rien qu’il prélève au québécois La Gaspésie. Pas plus surprenant qu’il reprenne aussi une chanson de François Béranger et un texte, qu’il musique, de Jean-Pierre Chabrol. Belles parentés, vraiment. En convoquant de tels noms, je dis l’estime en laquelle je tiens Jofroi. Dans laquelle je tiens ce précieux album.
Michel Kemper – Nos enchanteurs
A vrai dire Jofroi ne chante pas, il vit ses chansons (et ses monologues) avec une intensité à fleur de peau.
Si est vrai que “Cabiac sur terre” s’impose comme un des titres-repères de son répertoire, nombre d’autres de ses chansons vous prennent, elles aussi, par les sentiments. Ou plutôt par un sentiment bien précis. Une évidence qui s’impose avec une force tranquille résumée en une phrase, un titre : “Bonjour les humains”.
Terre, Terrien, Humain, Humanité : des mots des réalités incontournables dans la vie et dans l’œuvre de cet auteur-compositeur-interprète qui vous parle de poésie avec des mots directs, sans baratin ni mièvrerie comme dans “Habiter la terre ».
Albert Weber – Planète francophone
Jofroi, chansons de toute terre aimée,
Jofroi navigue sur les partitions douces-amères.
ATH - Quarante années après un premier vinyle, cet ancien de l’IHECS, né à Ath, propose un livre-album avec lequel commence une autre page. Le cahier de campagne et d’humanité, Jofroi l’ouvre en hommage au village de Cabiac où il a élu domicile. Des Cévennes, arrive un parfum de romarin qui a traversé les millénaires. « Dire qu’on a marché sur la lune », et voilà les pas du géant sur nos traces : sans nostalgie, le chanteur pense à ceux qui campent sur la berge. « Tous les chemins mènent à point com/Mais l’homme reste un loup pour l’homme/Le temps passe, les chiens aboient… »
Entre les saveurs ancestrales et les roses épineuses d’aujourd’hui, Jofroi navigue sur les partitions douces-amères qui l’ont toujours porté, au gré des brises et bourrasques. En duo avec Line Adam, seul à la guitare ou en équipe avec d’excellents musiciens, le voilà en accord avec le rythme de la nature, en butte à l’injustice et à l’indifférence, en phase avec des aînés qui, comme lui, privilégient la fraternité, la liberté, l’ouverture. Félix Leclerc, Jean-Pierre Chabrol et François Béranger sont de ce voyage « qui t’emmène/Hors de ton domaine/Dans les zones de turbulence ».
Françoise Lison – Le Courrier de l’Escaut
MARCHER SUR UN FIL
Jofroi, c'est l'exemple type d'une chanson de parole située à l'autre bout des chansons calibrées par les marchands. Il y a des traces du Leclerc qui passent, du Ferré au gré des longs couplets... Mais il y a surtout le Jofroi de toujours qui tend ses tendresses aux mains blessées par ce monde fou qui est le sien et à nouveau, le nôtre.
Guy Delhasse - La revue Nouvelle
Un poète de l'Humain ! Jofroi fait de la tendresse une arme contre la bêtise et l'intolérance. L'utopie en couplets d'espérance. Le bonhomme a de l'humour et de la vigueur pour dénoncer démagogie, racisme, chômage, barbaries guerrières, péril écologique. Il a de la douceur et de la passion pour rappeler la jubilation amoureuse, l'amitié, les racines qui nourrissent l'humain d'un terroir à un autre...
Michel Voiturier - Le Courrier de l'Escaut
EN L’AN DEUX MILLE, L’HUMANITE
Jofroi porte une voix forte et rude dans ce paysage chanté qui n’intéresse guère les radios. Et pourtant qu’il serait utile d’entendre souvent sur les ondes Le petit notable, sur des paroles de Jean-Pierre Chabrol ou Le génie de l’homme, entre Prévert et Dimey. Ricanant, emporté, tendre, Jofroi semble appartenir tantôt à l’école de Ferré, tantôt à celle de Brel. Une ferveur, une chaleur, une verdeur utiles.
Bertrand Dicale, Le Figaro - 2 mars 2000
Jofroi, dans sa peau d’ours jovial cache à peine le poète révolté. Et survolté. Mais poli comme le plus doux des octosyllabes, le plus moelleux des alexandrins. Cet homme-là a donc de la hargne, des crocs à déchiqueter la bêtise, la gravité d’une tessiture qui en impose, mais il est aussi de la race de la plume d’oie...
Jean-François Bourgeot, Midi Libre
LA ROBE ROUGE
Le message est d’importance chez Jofroi. Il ne doit pas nous faire oublier pour autant le ton qui flirte avec l’humour et la fantaisie, ni la forme : d’agréables mélodies riches en cordes un peu graves avec de temps en temps un accordéon ou un harmonica
Michel Trihoreau / paroles et Musique / France
En l’an deux mille, l’humanité ... l’un des plus beaux CD du moment !
Jacques Vassal - Politis
Magie de la parole, du contact entre les hommes. Magie de la musique sensible. Voilà FRAGILE… Somme toute, on nous offre ici une tragi-comédie musicale comme il s’en fait peu. Un miroir poétisé qui réfléchit de manière intelligente les hauts et les bas de l’âme humaine. Histoire d’en savoir un peu plus sur nous-mêmes.
Jean-Christophe Laurence, Voir, Québec/ 29 octobre 1992
JOFROI LE MAGNIFIQUE…Il est doux pour l’amateur de bonnes chansons françaises de bénéficier d’un spectacle tel celui que Jofroi nous a donné, vendredi soir, au Cratère.
Qu’il chante son amour pour la femme, ses extases pour les saveurs naturelles, des chansons de marin ou des révoltes légitimes, Jofroi ne se laisse jamais déborder par un excès injustifié… cet homme-là est un humain de premier plan !
C’est une chance pour le pays cévenol que, par amour pour Dame Nature, il se soit fixé dans notre région, à proximité de Barjac. Lieu béni d’où, chaque matin, il peut contempler le Mont Lozère et puiser une inspiration renouvelée.
Thierry Martin/Midi Libre/ France
Je viens de recevoir le disque de JOFROI : il est excellent. J’ai écouté avec un plaisir extrême ces chansons venues de la campagne mais que la rustique saveur n’empêche pas d’avoir des grâces de princesse. Par certains côtés, la démarche de Jofroi évoque celle de Félix Leclerc. On trouve chez lui la même gravité, la même respiration paisible que chez le grand Canadien. Et aussi le même regard méditatif, le même sentiment de la nature qui incitent à intérioriser son chant. Il y a là une qualité de silence, très rare dans la chanson d’aujourd’hui, à laquelle j’attache beaucoup de prix.
Pourquoi pas / Angèle Guller, Belgique / novembre 1975
C’est avec passion que se développe à partir de Cabiac, hameau proche de Barjac, villette connue dans le milieu de la chanson pour la convivialité durable de son festival, le parcours de Jofroi. J’avoue d’emblée éprouver pour son œuvre discographique une tendresse qui doit remonter au milieu des années 70 quand j’avais découvert pour quelques francs son 33t avec les Coulonneux. Depuis, Jofroi est resté dans ses convictions : citoyen de province, citoyen d’humanité, en voyage dans toute la Francophonie, en paysage sur ses cailloux tendres pour oxygéner ses textes de ruisseaux, d’oiseaux, de canards et d’étangs rêveurs. Les modes passent leur temps à s’inventer des raisons de disparaître, Jofroi passe ses temps à réfléchir sur cette humanité en développant, une fois encore, quatorze nouvelles chansons sur un vrai album enrobé d’un carton qui va sentir bon son Cabiac sur terre, un petit pays caché dans la bruyère et les rochers. Et bien les chansons de Jofroi se déterrent à Cabiac pour mieux jaillir de la terre rude où elles se trouvent fécondées par les ardeurs d’un soleil qui lui fait Dire qu’on a marché sur la lune, qui lui fait passer une Frontière, chanson sur les excès de l’hermétisme nationaliste. Dans Jusqu’au bout de nos rêves, il dit qu’il faut ne jamais rien arrêter, toujours aller de l’avant. C’est bien ce qu’il fait notre Jofroi, au four avec sa Pâte à gaufres et au moulin avec sa Prière iconoclaste. Et bien sûr, il rend hommage à ses maîtres avec la Gaspésie chère à Leclerc, avec la belle Evidence retrouvée chez Béranger et le fort message de Chabrol pour ses Soirs d’été. Bien sur que les chansons de Cabiac sur terre ne vont pas s’étendre sur la bande FM des radios, bien sûr que des chansons pareilles dérangent la froide sagesse des ondes ambiantes. Mais on s’en fout complètement car à Cabiac, les chansons restent des feux de bois qui donnent toujours chaud, n’est-ce pas cher Jofroi ?
Guy Delhasse – La revue nouvelle
L’artiste nous revient avec un nouvel album qui est un hymne à la nature et à l’être humain. Mais ne croyez pas pour autant que toutes les chansons soient consensuelles. Ce serait mal connaître Jofroi. Au final, l’opus est superbe et varié tant musicalement que textuellement. Il est le fruit d’un auteur, compositeur et interprète qui jette un regard mature sur la vie qui passe.
Il est désormais lointain le temps où Jofroi commençait à arpenter les planches de Belgique avec ses « Coulonneux ». Pourtant, si l’esprit de ces années 1970 n’est pas absent de ce nouvel album, les 14 chansons qui le composent sont résolument ancrées dans le 21e siècle.
Et l’opus est riche. Riche de belles musiques, de bons textes et d’arrangements classieux servis par une excellente « prise de voix ». Dès les premières notes, on sait que l’on entre dans l’univers musical de Jofroi. Mais on pénètre aussi dans son univers tout court : celui où il a choisi de vivre depuis des années déjà. Il nous présente ainsi « Cabiac sur terre », son coin de paradis. Cela fait mouche dans le cœur et bien mieux que n’importe quel dépliant touristique. Car le tourisme n’a que faire des sentiments et du vécu surtout quand il sont aussi profonds et honnêtes que ceux de l’artiste.
Du haut de sa soixantaine, Jofroi pose un regard sur notre époque et ses travers. Mais il jette aussi un coup d’œil sur le passé. Question d’aborder, avec lucidité, un avenir somme toute assez limité dans le temps quoi qu’il arrive. Question aussi de transmettre le flambeau aux suivants comme on le ferait avec une délicieuse recette de « Pâte à gaufres »: en l’occurrence une chanson hyper sensible sur le temps qui passe.
A l’heure qu’il est, Jofroi cerne sans doute un peu mieux la définition du bonheur. Il semble le trouver, finalement, dans les choses simples : vivre l’éveil de la nature à l’aube, aller « Jusqu’au bout de ses rêves », « Avec des si », ou être amoureux.
Et, tout naturellement, d’autres chansons témoignent de la difficulté à atteindre le bonheur absolu. Elles évoquent le progrès déshumanisant des nouvelles technologies « Dire qu’on a marché sur la lune ». Ou encore les politiques humiliantes d’immigration : « Mais où vont les êtres humains que l’on reconduit aux frontières ? ». Ou enfin le pouvoir malsain des religions : « Quand je vois tout ce qu’on peut faire au nom de Dieu, je suis pas fier » extrait de « Petit père ».
Trois chansons ne sont pas en totalité signées par Jofroi. Trois textes qui trouvent leur place d’une manière très naturelle et qui sont signés par les regrettés Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Claude Chabrol. Trois pièces qui contribuent magnifiquement à la diversité de cet album vraiment très réussi. Une oeuvre musicale élégamment habillée sur mesure (terme à utiliser dans le sens que l’on voudra) par Line Adam.
Les chansons de ce nouvel opus, « Cabiac sur Terre », sont à l’image de leur interprète : généreuses. A un point tel que l’une d’elles a pour titre « Variations sur le verbe donner » : tout un programme.
Jofroi sera très certainement près de chez vous un jour prochain. Alors, n’hésitez pas : allez l’applaudir sur scène où ses chansons prendront encore une autre dimension : celle de la maturité artistique.
Daniel Barbieux – Passion Chanson – www.passionchanson.net
Le 17 octobre 2011, dans un Européen plein à craquer, Jofroi nous rejoint pour nous faire partager son bonheur d’être sur scène. Fort comme un chêne, l’accent belge gorgé du soleil de Cabiac sur terre, accompagné d’un aréopage de musiciens de haute lignée, dont la fidèle Line Adam, il nous promène dans nos vies. Bien sûr, on connaît la petite dame et son cabas, nous la côtoyons tous les jours. Jofroi est un homme de parole, un homme qui réfléchit. Force est de constater avec lui que dans les années soixante on nous disait que dans cinquante ans le monde irait mieux !!! Mêlant chansons nouvelles et incontournables, Jofroi nous fait savourer chaque instant. Qu’il se fasse l’interprète de François Béranger ou de Félix Leclerc, ou compositeur interprète des textes de son ami Jean-Pierre Chabrol, c’est toujours le même bonheur que l’on ressent. Et même si « on s’rait bien mieux en ces beaux jours si ce n’était manque d’amour », reste d’une cruelle actualité, on sort de ce spectacle plein de joie et la tête pleine de mélodies, car Jofroi est un magicien.
Bernard Carré – Radio Libertaire
CHANSONS DE PAROLE 2011 A BARJAC
Enthousiasme unanime du public de la chanson. Trois mots viennent à l’esprit au sortir de ce spectacle: maturité, équilibre, sérénité. Une assise sûre et tranquille qui lui permet d’explorer avec bonheur des univers musicaux nouveaux. On sent l’homme en accord avec lui-même qui n’a plus rien à prouver et qui donc peut oser sans provoquer. Il ose l’intime et les convictions. Non qu’il ne l’ait jamais fait jusqu’ici, mais avec Cabiac sur terre (l’album et le spectacle) les contours de l’homme, ses paysages intérieurs se dessinent plus précisément... c’est le meilleur qu’il ait jamais donné.
Mais l’homme que Jofroi nous présente aujourd’hui ne se contente pas de caresser de belles pensées dans son jardin loin du monde. Il est capable aussi de se dresser et de s’avancer en première ligne de la fronde des hommes qui luttent face aux errances d’un monde qui marche sur la tête.
Isabelle Jouve - La Marseillaise – 01/08/2011
L’esprit des lieux importe à Jofroi, « Belge du Sud » qui a choisi le Gard pour y poser son sac il y a maintenant un certain bail. L’artiste baraqué, à la voix chaude, artisan d’un festival estival de référence, à Barjac, est crédité de quarante ans de chansons. C’est dire qu’un nouvel album ne sort pas pour « passer le temps » comme le disait le voisin ardéchois Ferrat, aujourd’hui disparu. La fluidité des textes et les paysages sonores traduisent une volonté d’en découdre avec tout ce qui blesse ou opprime. Indigné chronique à sa façon, Jofroi aime les refrains populaires et les personnes du cru, non «pipolisées». Il en profite pour rendre hommage à quelques-uns de ceux qui lui ont donné confiance pour écrire et se produire sur scène : Félix Leclerc, François Béranger et Jean-Pierre Chabrol, représentants du verbe haut et de l’inspiration ancrée quelque part. Jofroi décline encore son goût du bonheur partagé. Ses variations sur le verbe donner offrent la mesure de ses attentions à son public. Cet album généreux s’adresse encore à Dieu en une prière sans concessions pour mieux poser son acte de foi pour des jours meilleurs. Humain, si humain.
Robert-Frédéric Migliorini – Le Petit Format
J'ai écouté votre disque avec beaucoup de plaisir, apprécié les idées ainsi que la manière de les exprimer, j'ai vraiment passé un beau moment de bonheur, en retrouvant les valeurs que j'appréciais dans les chansons de nos grands anciens : Brassens, Brel , Ferré. Bravo, merci et cordialement.
Jean-Michel Boris (ancien directeur de l’Olympia)
Voici le 21e album publié par Jofroi en quelque quarante années de carrière. Jofroi, poète, conteur, compositeur, chanteur (pour adultes et pour jeune public), natif de Wallonie aujourd’hui « naturalisé » Cévenol, également connu comme le très actif directeur artistique du Festival « Chansons de Parole » à Barjac, cette commune gardoise qui devient dix jours durant chaque été la capitale mondiale de la chanson francophone.
J’ai écouté dix fois le disque « Cabiac sur terre » et je peux vous dire qu’il est absolument superbe.
La voix de Jofroi, grave, chaude, pleine, émeut d’emblée, comme sa façon de mâcher les mots et son accent bien à lui mêlant harmonieusement nord et sud. La musique séduit aussi de bout en bout, par ses mélodies de tons et de rythmes variés, et par les arrangements très réussis concoctés par Line Adam pour un petit ensemble instrumental : piano, flûtes, guitares, accordéon, clarinettes, violon, percussions… Et puis il y a le fond, le contenu. Jofroi célèbre les bonheurs simples de la vie en son petit pays, ceux des baisers d’amoureux et de la confection de la pâte à gaufres. Mais l’homme s’interroge sur l’Homme (qui reste un loup pour l’Homme), demande « où vont les êtres humains que l’on reconduit aux frontières ? », nous livre ses « Variations sur le verbe donner », nous confie ses doutes, ses utopies, ses chimères, nous invite « à aller jusqu’au bout de nos rêves ».
Alors oui, si vous aimez la chanson, allez donc visiter ce « Cabiac sur terre » et tout le monde qui va avec. C’est un bonheur, signé Jofroi.
Jacques Bonnadier – Radiodialogue – Marseille
Cabiac, poste de vigie de Jofroi
Il y a en Jofroi un peu de Gilles Servat. Le physique, la barbe, le timbre aussi et ce regard porté sur les choses, les gens, les paysages, sur le demain du monde. Le barde belge Jofroi a depuis longtemps pris ses quartiers dans le hameau de Cabiac. Cabiac sur terre. Les « puristes » de la chanson savent comment et combien Cabiac, « cul de sac où j’ai hier posé mon sac », rime avec Barjac. Mais Jofroi ne s’adresse pas qu’à eux, loin s’en faut. Non : à l’humanité entière. Ce sont paroles d’homme à partager, rimes de bon sens, de générosité vraie.
Cabiac n’est pas épicentre mais promontoire, « dans la bruyère et les rochers. » Jofroi chante ce coin de terre comme jadis Ferrat chantait sa montagne, autre lieu d’adoption, du reste pas si lointain. C’est un disque de contrastes. Il y a ce lieu-là, Cabiac, havre de paix. Et les soubresauts et ignominies du monde que l’artiste observe. Il y a le calme d’une libellule, d’un filet d’eau, de failles et de ravines… Et ce monde de plus en plus fou, affranchi de bon sens. Et notre colère, notre indignation qui grandissent… « Dire qu’on a marché sur la lune (…) Un pas de géant mais pourquoi ? »
Jofroi est d’une famille de chanson, celle de Philippe Forcioli, de Jean-Michel Piton, de Louis Capart… De Félix Leclerc aussi, et ce n’est pas pour rien qu’il prélève au québécois La Gaspésie. Pas plus surprenant qu’il reprenne aussi une chanson de François Béranger et un texte, qu’il musique, de Jean-Pierre Chabrol. Belles parentés, vraiment. En convoquant de tels noms, je dis l’estime en laquelle je tiens Jofroi. Dans laquelle je tiens ce précieux album.
Michel Kemper – Nos enchanteurs
JOFROI à L’Européen le 17 octobre 2011
D’entrée, sa chanson « Cabiac sur terre », titre de l’album, plante le décor : ça sent bon le terroir... Mais, ne vous y trompez pas, si JOFROI insuffle au long de certaines chansons des valeurs terriennes, d’autres sont consacrées à des valeurs plus universelles.
Mais de quel univers, me direz-vous ? Non pas de cet univers en perdition dont on nous rebat les oreilles mais de celui où sont encore « cotées » les « valeurs » humaines.
Sur scène, il prend toute la place. Non par sa stature ! Il habite la scène tant il y vit ses chansons et y déploie son monde. Sa voix légèrement rauque conte à merveille. Il joue avec les mots tantôt sur un rythme nonchalant, tantôt sur des rythmes soutenus. Ses chansons sont faites d’histoires de tous les jours, d’histoires tendres aux titres suivants : « La pâte à gaufres » de son enfance évoquant « des pans de mémoire, je fais des lanières pour les retenir », ou « Avec des si », ou encore « Jusqu’au bout de nos rêves ». D’histoires lucides : « Dire qu’on a marché sur la lune » avec son « tous les chemins mènent à point com » .
Il en profite, non pas pour régler des comptes, mais pour mettre le doigt sur ce qui doit l’être tout en en écornant quelques-uns au passage : « qu’on en fasse des chansons.... /Ça pourrait, faire vaciller le fauteuil, de quelques durs de la feuille... (Sourde oreille), pour montrer les contradictions de l’être humain : « C’est une ritournelle, un refrain, /Qu’on nous sert comme une prière, /Sincère et presque bon chrétien, /En tirant vers soi la soupière / On ne peut pas comprenez bien /Accueillir toute la misère... » (Frontières) et pour rappeler que : « L’homme appartient à la terre et non l’inverse ».
Puis, dans sa touchante « Prière iconoclaste », il interroge : « Petit père Qui es aux cieux ou au-delà... quand je vois tout ce qu’on peut faire au nom de Dieu, je suis pas fier... entre Vichnou, Jésus, Allah, je veux pas savoir à quel jeu vous jouez en vous passant les plats.... ».
Avec jubilation, je constate que les sons des instruments semblent répondre aux mots ou les relayer (guitares, accordéon, percussions, clarinettes et violon) grâce aux très beaux arrangements de Line ADAM également aux piano, flûtes, claviers et à la voix. Rythmes tziganes sur certaines chansons. « Il faut trois ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire », rappelle JOFROI. On a envie de lui conjurer de n’en rien faire...
Régine et ses petits papiers – Récréaction n°62
Cabiac c’est l’endroit du bilan ! La misère et les inégalités sont toujours présentes dans le monde, mais aussi l’amour. Cabiac n’efface rien et surtout pas les souvenirs d’enfance ni les moments de bonheur. Cabiac, c’est un lieu de recueillement, de simplicité, d’accueil et de partage, pour qui veut ouvrir ou fermer les yeux et… écouter… Etre soi-même et aussi un peu ressembler aux meilleurs, n’est-ce pas cela être Artiste et créateur de magie ? Jofroi est bien plus qu’un poète ou un chanteur à message, c’est un passeur de générations.
Parents, c’est avec vos enfants qu’il faut aller écouter Jofroi afin de réunir passé, présent et avenir dans la notion du beau et du doute.
Alain Stiévenard – Radio club – Valenciennes
Ses dernières chansons … sont magnifiques... avec tendresse et brio... avec conviction et beauté. Personnellement j’ai goûté intensément le plaisir de ces chansons tout au long du spectacle, en appréciant tantôt la musique, tantôt la poésie et les rapprochements et habiletés sémantiques, tantôt la profonde humanité, le goût de vie qu’elles transmettent et toujours un joli équilibre entre les indignations et les bonheurs, la voix et les instruments d’accompagnement, la poésie des textes et la musique... Une analyse plus fine de ces chansons de Jofroi mettrait en lumière des parentés d’écriture avec sans doute Jean Ferrat, plus sûrement avec Félix Leclerc, voire avec Michel Buhler et quelques autres... Elle ferait apparaître la chanson de parole francophone comme une grande famille, celle qui justement déboule à Barjac tous les ans sous la houlette de... Jofroi.
François Bellart