… l’œuvre d’un Jofroi n’a jamais cessé de m’interpeller voire même de m’intriguer : comment cet éternel barbu optimiste réussit à traverser les modes et les époques sans que les poils ne lui tombent du menton quand il lui faut constater l’uniformité grandissante des paysages actuels de la chanson ? Je veux dire simplement : cet auteur-compositeur discret a-t-il un secret pour être à la fois dans et dehors des lois qui régissent la longévité des carrières dans le milieu ?
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Guy Delhasse – La Revue Générale - novembre 2013
Bon an mal an, Jofroi poursuit avec le même enthousiasme une carrière qui n’a que faire des artifices de la télé et des médias tapageurs. Depuis la fin des années 60, il n’arrête pas d’investir les scènes, d’arpenter les territoires, chantant tantôt pour les enfants, tantôt pour les parents, presque toujours pour les deux. Avec ce livre, il fait le point, se raconte, rassemble la quasi totalité de ses chansons et des textes de ses spectacles.
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Michel Voiturier - janvier 2014 - Association Royale des écrivains et artistes de Wallonie
C’est en 1949, à Ath, qu’est né Jofroi. Mais c’est à Brugelette, petit village du Hainaut, qu’il a passé son enfance et son adolescence. De ses grands-parents, dit-il, je tiens, pour l’un, le goût de la terre et la gravité et pour l’autre, l’attrait de l’eau et du plaisir.
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Christine Simon - Entre les lignes - janvier 2014
ARLON - «Jofroi, de Champs la rivière à Cabiac sur terre». Jofroi nous offre l’intégrale de ses écrits depuis 43 ans dans lesquels se mêlent les textes de ses chansons, des histoires, des contes, accompagnés d’anecdotes et de photos. Plus de quarante ans de vie, de passion, de douces folies, de «rebellitude».
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Marielle Gillet - L'avenir du Luxembourg - décembre 2013
Originaire d’un petit village de Wallonie proche de la frontière française, le poète, écrivain, chanteur, parolier Jofroi est venu s’installer à Cabiac dans le Gard en 1994. Celui qui chante déjà depuis 25 ans pour tous les public va devenir l’incarnation du festival Chansons de Parole de Barjac...
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Raphaël Motte - Objectif Gard - décembre 2013
Certains humains s’en vont avec armes et bagages, dit-on. Les saltimbanques partent avec ânes et abeilles. Quelques poésies en tête et aux lèvres une ritournelle pour affronter le ciel. Jofroi est de cette espèce-là...
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Richard Vaillant – Vie nouvelle – Février-mars 2014
Quand un folkeux voit le nom de Jofroi, il pense immanquablement aux Coulonneux (son groupe de jadis), au festival de Champs (prédécesseur du Temps des Cerises), à la chanson "La fête des foyans". Bref, à l'époque dorée du revival folk. Et pourtant, Jofroi est encore très actif, comme en témoigne son imposante discographie, tant pour adultes que pour le jeune public.
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Marc Bauduin - Le canard Folk - janvier 2014
21 x 21 cm, dos carré collé, mise en page impeccable, jolie iconographie, pas loin du kilogramme… rien à redire sur cet estimable livre qui fait retour sur un parcours de vie, celle du chanteur Jofroi...
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Michel Kemper - Nos Enchanteurs - août 2013
Originaire d’un petit village de Wallonie proche de la frontière française, Jofroi franchira celle-ci de nombreuses fois, mais surtout courant 1994, en famille, pour s’installer à Cabiac dans le Gard. Déja, il chante depuis un quart de siècle pour les grands et pour les petits, et aux côtés de sa femme Anne-Marie, il va devenir l’incarnation du festival Chansons de Parole, de Barjac.
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Daniel Pantchenko - Chansons que tout cela - septembre 2013
Les d’jins. Il y a juste quarante ans, à Champs la rivière, petit village à six kilomètres de Bastogne, Jofroi créait, avec Bernard Gillain et Julos Beaucarne, le festival Champs 73 : Musiques et t’chansons des d’jins de ç’costé-ci. L’acte de baptême du renouveau folkwallon et de la nouvelle chanson belge...
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Claude Semal - Imagine - septembre 2013
Festival de Barjac Jofroi. Auteur, compositeur, interprète et directeur artistique des Chansons de parole, il vient d’ajouter une corde à son arc. Sortie aujourd’hui de son livre « De Champs la rivière à Cabiac sur terre »...
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Isabelle Jouve - La Marseillaise - août 2013
Jofroi n’a pas oublié ses premières scènes dans notre région. Un livre rassemble souvenirs et chansons d’un singulier itinéraire.
C’est à Brugelette qu’il participe à un premier récital, lors d’une fête à la Maison des Jeunes, en mai 68. En ce temps-là, le public découvre Julos Beaucarne, Anne Gaytan. Et Jofroi, originaire d’Ath, entreprend des études de communication à l’IHECS (Ramegnies-Chin), tout en enregistrant un premier 45 T. Dans les coulisses de la Halle aux Draps, il rencontre Léo Ferré. Et, quelque temps plus tard, Félix Leclerc.
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Françoise Lison - L'Avenir - Le courrier de l'Escaut - novembre 2013
Dix ans déjà que cette chronique fouille, perce, raconte les terres fertiles de la chanson francophone pour proposer une écriture critique de présentation de celles glanées au bord des chemins de l’actualité. Et l’œuvre d’un Jofroi n’a jamais cessé de m’interpeler voire même de m’intriguer : comment cet éternel barbu optimiste réussit à traverser les modes et les époques sans que les poils ne lui tombent du menton quand il lui faut constater l’uniformité grandissante des paysages actuels de la chanson ? Je veux dire simplement : cet auteur-compositeur discret a-t-il un secret pour être à la fois dans et dehors des lois qui régissent la longévité des carrières dans le milieu ?
Il vient de nous le livrer, ce secret, sous la forme d’un livre qu’il a, avec justesse, intitulé De Champs la rivière à Cabiac sur terre (1). Champs ? Un village de six maisons situées à trois cordes de guitare de Bastogne ; avec la création d’un festival à la maison, Jofroi s’est affirmé comme une sorte de chef de file du renouveau de la tendance folk du début des années 70 qui croisent les classiques (Brel, Ferré, Brassens…) et les novateurs (Béranger, Beaucarne, André Bialek…) de l’époque. Jofroi n’est pas ardennais de souche. Il est né à Ath en 1949, a fait ses débuts devant Félix Leclerc à Tournai, a chanté en première partie de François Béranger au « Chat Ecarlate » à Bruxelles, a fait le festival d’Obourg, la première saison des Six cordes à Esneux, une première tournée dans les Cévennes… En route, Jofroi, depuis l’aube de ses jeunes années. Il marche toujours, il ne s’arrête jamais ; en 1994, il rénove une masure à Cabiac, un hameau situé à trois cordes de guitare de la ville de Barjac ; il fonde… un festival parrainé par Jean Ferrat, y sort des disques, compose des chansons et s’en va toujours plus loin les proposer à un public qui lui reste fidèle.
Carnet de chants, histoires d’eaux, mémoire des rencontres, des expériences, des ruptures, ce livre construit la juste synthèse entre l’ivresse de la création, la tendresse d’un homme concerné par l’évolution de l’humanité et la rudesse des métiers, des animaux, des pays. Tous les textes de ses albums pour petits et grands figurent dans ce beau volume commenté et illustré avec la beauté calme d’un homme qui a décidé un moment de s’arrêter pour regarder le passé. Sans nostalgie mais avec la fierté du travail accompli. Le secret de Jofroi est végétal : c’est celui qui ne fait jamais vaciller les chênes de décennie en décennie, c’est celui qui amène l’eau à Cabiac et fait chanter les rivières…
Guy Delhasse – La Revue Générale
21 x 21 cm, dos carré collé, mise en page impeccable, jolie iconographie, pas loin du kilogramme… rien à redire sur cet estimable livre qui fait retour sur un parcours de vie, celle du chanteur Jofroi.
Ce n'est ni une autobiographie, ni un recueil de ses chansons (l'intégrale de ses textes tout de même : plus de deux cents chansons, de 1970 à maintenant) : c'est modestement les deux. Modestement car on sent dans ce livre le travail d'artisan qui se veut le plus juste, le plus précis possible, rassemblant son œuvre certes mais surtout l'éclairant de souvenirs, d'émotions, d'intentions artistiques, l'illustrant de documents. Modestement, je maintiens, car ce livre imposant pourrait paraître orgueilleux, prenant plus de place que d'autres dans une bibliothèque : il suffit de s'élancer à la lecture des presque 300 pages de l'opus pour ruiner l'a-priori : l'art typographique (qui n'est pas étranger à Jofroi) vient simplement en appui d'une narration utile et, ma foi, passionnante.
C'est aussi, par Jofroi, une traversée de bien quatre décennies de rencontres et d'émotions. Dans le monde de la chanson (Félix Leclerc, Jean-Pierre Chabrol, François Béranger…), certes, mais pas que. En d'autres arts et il n'est pas surprenant, au détour d'une page, de rencontrer le souvenir de Fred, le papa de l'incorrigible rêveur Philémon, ou de ces autres dessinateurs (belges) que sont Schuiten (Les Cités obscures) ou Geluck (Le chat) : Jofroi est bédéphile aussi vrai qu'il est touche-à-tout de grand talent.
Il y a surtout ces chansons, sur ces pages qu'on ne feuillette pas comme ça, qu'on ne froisse pas, qu'on ne corne pas. L'élégance de ce livre impose le respect et donne le ton, le la de la lecture, presque le tempo. La (re)découverte d'une œuvre, une vraie, est toujours empreinte d'émotion : un homme s'y révèle, s'y décrypte.
Bien beau travail que tout cela. Et l'œuvre il va de soi. Et cet imposant livre qu'on feuillètera souvent.
Michel Kemper - Nos Enchanteurs - août 2013 - cliquer ici pour voir sur le blog de Nos Enchanteurs
Originaire d’un petit village de Wallonie proche de la frontière française, Jofroi franchira celle-ci de nombreuses fois, mais surtout courant 1994, en famille, pour s’installer à Cabiac dans le Gard. Déja, il chante depuis un quart de siècle pour les grands et pour les petits, et aux côtés de sa femme Anne-Marie, il va devenir l’incarnation du festival Chansons de Parole, de Barjac. Autoproduit au mois d’août dernier, ce livre très personnel*, De Champs la rivière à Cabiac sur terre, retrace son parcours de vie. D’artiste et d’homme.
De Merci Félix (Leclerc, bien sûr) à Cabiac sur terre, ce pavé carré de presque trois cents pages alterne récit autobiographique, textes des chansons et anecdotes signifiantes, dans une mise en page inspirée, une belle ouvrage d’artisan, une création dans la création. Logique. Cohérente. Juste organique, pour un homme de pays, un terrien farouche. Preuve immédiate, dès la couverture, quatre mots principaux : champs, rivière, terre, soleil. À l’aube de ses vingt ans et des années 70, le jeune homme a lâché la géologie pour la chanson, découvert les Cévennes, le Ferré d’Amour-Anarchie et même rencontré Félix Leclerc et Jean-Pierre Chabrol. À Champs la rivière, dans les Ardennes, la petite ferme où il s’installe d’abord accouche d’un festival : « Et c’est toute une partie de la chanson belge émergente de l’époque qui se succède dans un pré à côté de la maison avec le soleil pour projecteur. » Et sans se faire prier...
Jofroi sait se raconter. En livre comme en scène, il a la plume travaillée mais nature. Goûteuse. Campagne ou ville, il y a toujours les hommes et les femmes. Sans frime. Au plus profond des sentiments et des idéaux. On survole ainsi une carrière marquée par beaucoup de voyages, de rencontres, le succès de Si ce n’était manque d’amour et L’Été la France propulsées en 1975 par Claude Villers sur les ondes de France Inter, Mario et La Marie-Tzigane pour les grands, Antonin et L’Homme au parapluie pour les petits… Bref, l’envie tenace de Marcher sur un fil, celui qui nous relie par-delà nos différences. « J’ai cette chance inouïe, écrit Jofroi, de vivre depuis quarante ans de mes chansons et de recevoir de plus en plus de messages de partout, souvent maintenant grâce à Internet. Des émotions partagées, petits mots simples qui nourrissent et réchauffent, des mercis profonds, de grandes envolées […] Plus que jamais, j’ai envie d’écrire des chansons. Des chansons qui touchent, qui partagent, la joie comme la révolte, l’indignation comme le bonheur. » Et qui savent distiller sans béatitude l'espoir, aux adultes comme à leurs cadets, à l'image de ce Bienvenue sur la terre. CQTC.
Daniel Pantchenko - Chansons que tout cela - septembre 2013 - cliquer ici pour voir sur le blog de Chansons que tout cela
Les d’jins. Il y a juste quarante ans, à Champs la rivière, petit village à six kilomètres de Bastogne, Jofroi créait, avec Bernard Gillain et Julos Beaucarne, le festival Champs 73 : Musiques et t’chansons des d’jins de ç’costé-ci. L’acte de baptême du renouveau folkwallon et de la nouvelle chanson belge. Avec la bénédiction de Marie clap sabot, une des émissions phare de la RTB, le festival allait rapidement devenir Le Temps des Cerises, et rassembler, chaque année, plusieurs milliers de spectateurs dans les jardins de l’Abbaye de Floreffe. Au même moment, une quarantaine de musiciens de jazz (et d’ailleurs) se regroupaient dans les Lundis d’Hortense, pendant que Bialek, Anciaux et Duchesne réinventaient une chanson belgo wallonne plus sociale et plus urbaine. C’est dans tout ce terreau culturel que l’écologie politique a pu, je crois, chez nous, aussi rapidement planter ses racines et cheviller ses voiles. Selon Saint Gramsci, la contagion culturelle avait précédé l’émergence politique.
Les chèvres. Vingt ans plus tard, à deux pas des Cévennes où il chante depuis 1969, Jofroi « pose son sac » à Cabiac, à un jet de ruisseau de Barjac, ce beau village du Haut Gard qui pousse sa corne de chèvre dans le cul de l’Ardèche. A cinquante cinq kilomètres d’Antraigues, le village de Jean Ferrat, Edouard Chaulet, le maire de Barjac, est un éco-communiste convaincu qui défend, lui aussi, une agriculture et une culture sans OGM. Jofroi devient rapidement directeur artistique du festival « Chansons de paroles ». Ce festival est devenu, en quelques années, la véritable plaque tournante de la « chanson à texte » en francophonie. Regroupant une vingtaine de concerts en une semaine, il est l’incontournable rendez-vous de l’été des amoureux de la chanson. Je viens d’y croiser Daniel Hélin et Greame Allwright, les Ogres de Barback et Michel Bühler, et surtout Anne Sylvestre, la marraine du Festival, qui a su conserver, à septante-huit ans, une extraordinaire fraîcheur d’écriture, d’émotion et d’impertinence (1).
Le soleil. En 200 textes et chansons, Jofroi vient de publier aux Editions du Soleil un beau livre qui raconte toute cette histoire (2). En le parcourant avec bonheur, je me rendais compte combien cette mémoire collective est aujourd’hui volée, niée, masquée par ceux-là même qui devraient s’en enorgueillir. De retour du Québec, Jofroi avait tenu à participer à nos récents « Etats Généreux de la Musique » à Bruxelles. Il ne décolérait pas depuis qu’un programmateur de la RTBF lui avait tranquillement déclaré que les chansons de son dernier CD — son 25ème album ! — n’auraient pas pu passer sur antenne... avant minuit. Or l’auditeur « moyen » de la RTBF a aujourd’hui 53 ou 54 ans. Le Temps des Cerises, Jofroi, Bialek et Julos, c’est sa jeunesse et ses vingt ans. Au même titre que Dylan, Joan Baez et les Beatles, Béranger et Ferré, Higelin et Anne Sylvestre. Quel crétin des Alpes, dans quel bureau orwellien, a-t-il décrété que cette mémoire collective devait être effacée des ondes ? Et que ce que nous réclamions tous, c’était The Voice à tous les étages entre deux perpétuels remake des hit-parades pop rock anglo-saxons ? Confondre modernité et amnésie, c’est prendre son Alzheimer pour une eau de jouvence. On ne rend pas service à la jeunesse d’aujourd’hui en la privant de la nôtre.
Un mystère. De la vie génétiquement programmée des abeilles à l’improbable sexualité de la douve du foie, le lecteur de cette chronique sait combien les mystères de la nature m’amusent et m’émerveillent. Je crois aux vertus de la science comme unique moyen d’explorer et de comprendre l’univers. Mais en même temps, chaque découverte scientifique me semble porter en elle un nouveau paradoxe, une nouvelle énigme. Bref, plus j’en sais, et moins je comprends. Face aux obscurs créationnistes, nous avons tous, aujourd’hui, assimilé un darwinisme de comptoir qui nous tient lieu de pensée. Depuis la maternelle, nous savons tous que l’homme descend du singe, l’oiseau, du dinosaure, et blablabla la sélection des espèces. Mais si l’évolution et la transformation sont la règle commune, pourquoi et comment certaines plantes, mollusques, scorpions, insectes et poissons ont-ils conservé, pendant des dizaines de millions d’années, la même forme et la même apparence ? C’était le mystère du jour, que je soumets à votre méditation. N’en concluez pas pour autant, impertinent lecteur, que Jofroi serait un archéoptéryx (3), et l’auteur de ces lignes, un coelacanthe en sursis (4).
Claude Semal - Imagine - septembre 2013 - cliquer ici pour voir le site de Imagine
(1) « Anne Sylvestre, et elle chante encore », la biographie de Daniel Pantchenko
(2) « Jofroi, de Champs la rivière à Cabiac sur terre », éditions du Soleil, renseignements www.jofroi.com
(3) dinosaure à plumes
(4) poisson des profondeurs qualifié de « fossile vivant ».
Françoise Lison - L'Avenir - Le Courrier de l'Escaut - novembre 2013
Festival de Barjac Jofroi. Auteur, compositeur, interprète et directeur artistique des Chansons de parole, il vient d’ajouter une corde à son arc. Sortie aujourd’hui de son livre « De Champs la rivière à Cabiac sur terre »...
Aujourd’hui à Barjac, à midi sous les tilleuls, au pied du château, Jofroi présentera son tout nouveau livre De Champs la rivière à Cabiac sur terre. Ce travail, c’est une première expérience d’écriture pour le chanteur Jofroi, également directeur artistique du festival Chansons de parole. « Ca fait longtemps que j’avais envie de réunir tout ce parcours depuis 1968 » explique-t-il. « La première fois que j’ai chanté c’était en mai 1968 dans mon village, en Belgique. En 1969, je chantais déjà, pour la première fois, à Alès. Les Cévennes ont toujours été présentes. Je me suis tout de suite fait des amis sur le Mont Lozère. J’y ai fait des rencontres comme avec Jean-Pierre Chabrol ». Alors Jofroi chanteur belge, cévenol d’adoption comme on dit? Il écrit : « On entend parfois dire : « pour être d’ici il faut avoir ses parents au cimetière et ses enfants à l’école »... Autant dire que je suis de nulle part. Il y a bien longtemps que j’ai quitté mon village natal ainsi que la terre où repose mes ancêtres...Et mes enfants ne sont pas tout près non plus. Mais est-ce vraiment si important ? Dans ce monde où le futur de l’homme est planétaire. Je ne suis donc ni d’ici, ni de là... Je suis à l’endroit où je vis et j’y construits des univers, en partie imaginaires. Je suis de Champs la rivière, je suis de Cabiac sur terre... Et ces mondes se métamorphosent. Ils me ressemblent ou je leur ressemble et je veux les partager comme un bon pain ».
Fait à la maison, comme son miel
Attaché à ce village où il vit, Cabiac, à côté de Barjac, attaché à des valeurs aussi. Jofroi s’est par exemple montré très engagé contre les gaz de schiste. Un engagement qui ne date pas d’hier, on le découvre dans le livre. Il est fier de préciser que son livre est un « produit local », qui pourrait presque être estampillé « fait à la maison ». Comme il fait son jardin, son miel, comme il cuisine de succulentes terrines pour les artistes lors du festival, Jofroi a « fait à la main» la mise en page de ce gros ouvrage de 280 pages (éditions du soleil), imprimé à Alès sur papier recyclé.
Ce livre, c’est une vie de chansons, une vie de rencontres aussi. Il commence par un « Merci Félix ». Félix Leclerc rencontré en 1970. « Automne 1969. Tournai. J’ai vingt ans et une seule idée en tête : la chanson. Ce soir, Félix Le- clerc chante à la Halle aux draps, anciennes halles reconverties en salle de spectacle. Je ne sais pas encore combien il va influencer mon devenir. Félix Leclerc, ce soir là, je le découvre aussi à quel point je suis affamé... de mots, d’émotions, d’échanges, de découvertes ( ...) Il y a des gens géniaux, tellement géniaux et généreux que leur ta- lent, loin de vous écraser, vous rend intelligent et vous renforce. »
Jofroi a aussi rencontré Béranger et bien d’autres. Certains à peine croisés mais dont le choc l’a marqué, comme d’avoir assisté à une répétition de Léo Ferré. «On vit des tas de choses, on les garde ou pas, ça nous construit, ça nourrit…» estime-t-il.
L’écriture est une expérience nouvelle pour Jofroi, chaque chanson est présentée dans son contexte, habillée de tas de petites choses. Textes des chansons et textes des contes pour enfants qui sont de petites pièces de théâtre très agréable à lire, que l’on peut lire aux enfants aussi. Ce n’est pas qu’un recueil de textes, c’est une véritable œuvre littéraire…
Isabelle Jouve - La Marseillaise - août 2013
ARLON - «Jofroi, de Champs la rivière à Cabiac sur terre». Jofroi nous offre l’intégrale de ses écrits depuis 43 ans dans lesquels se mêlent les textes de ses chansons, des histoires, des contes, accompagnés d’anecdotes et de photos. Plus de quarante ans de vie, de passion, de douces folies, de «rebellitude». «C’est bien plus qu’un recueil de chansons, nous confie Jofroi, car j’y raconte beaucoup de choses, de compléments, de rencontres…» À travers ces presque 300 pages de prose, on devine à quel point l’artiste, la musique en bandoulière, tutoie la nature, le rêve et l’utopie. Entre les lignes, on sourit de tous ces rencarts qu’il a donnés au bonheur… Mais aussi à l’engagement: «Regarde bien, disait l’Indien/Tu as des racines aux pieds », écrit le poète dans une chanson rapportée d’un voyage au Québec, inspirée d’une lettre d’un grand chef indien auquel les Américains, en 1854, venaient de proposer d’abandonner ses terres.
Originaire de l’Ardenne, Jofroi franchira celle-ci de nombreuses fois, pour finalement s’installer en famille à Cabiac, dans le Gard. Déjà, il chante depuis un quart de siècle pour les grands et pour les petits. Aux côtés de sa femme Anne-Marie, il est l’incarnation du festival Chansons de Parole, de Barjac. Autoproduit au mois d’août dernier, ce livre très personnel retrace son parcours de vie. D’artiste et d’homme. Son écriture y est tenace, précise, ses sentiments de poète y sont à fleur de peau. Le jeune Jofroi, l’opiniâtre, au début de sa carrière, n’aura pas mis longtemps à s’éloigner des archétypes de la scène culturelle et musicale. Avec les artistes de cette veine, les murs, les éléments même infiniment petits de la nature ont une âme. Jeune homme, il savait que ce serait la musique, les chansons et la poésie ou rien. Il y a, accrochés aux branches de son histoire des traces vraies de sage qui n’a pas encore tout dit.
Le plus touchant dans cela? D’abord les décennies que ce livre respire et toutes les histoires qu’il égrène derrière lui. Le tirage à compte d’auteur aussi. La difficulté parfois de laisser vivre la culture? «Jofroi, de Champs la rivière à Cabiac sur terre» peut facilement être commandé sur le site de l’auteur: http://www.jofroi.com. Il se trouve aussi dans plusieurs librairies, Croisy, à Bastogne, Temps de lire, à Libramont, Odyssée, à Marche et Dédicace, à Virton.
Certes, il est loin de se lever, le jour où Jofroi se produira au festival du bout de la chanson…
Marielle Gillet - L'avenir du Luxembourg - décembre 2013
Originaire d’un petit village de Wallonie proche de la frontière française, le poète, écrivain, chanteur, parolier Jofroi est venu s’installer à Cabiac dans le Gard en 1994. Celui qui chante déjà depuis 25 ans pour tous les public va devenir l’incarnation du festival Chansons de Parole de Barjac. L’auteur qui chante aujourd’hui depuis 40 ans se dévoile dans un gros livre de quelques 300 pages édité à la fin de l’été : De Champs la rivière à Cabiac sur terre. Il y retrace son parcours de vie d’artiste et d’homme en alternant récit autobiographique, textes des chansons et anecdotes. Au début des années 70, le jeune homme abandonne la géologie pour la chanson, il découvre les Cévennes, le Ferré d’Amour-Anarchie et même rencontré Félix Leclerc et Jean-Pierre Chabrol. À Champs la rivière, dans les Ardennes, la petite ferme où il s’installe d’abord accouche d’un festival. En 1994, il vient rénover une masure à Cabiac, un hameau situé à trois cordes de guitare de la ville de Barjac. C’est là qu’il fonde… un nouveau festival parrainé par Jean Ferrat, y sort des disques, compose des chansons et s’en va toujours plus loin les proposer à un public qui lui reste fidèle. Retrouvez toute l’actualité de Jofroi et les commentaires sur ce recueil sur www.jofroi.com
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C’est en 1949, à Ath, qu’est né Jofroi. Mais c’est à Brugelette, petit village du Hainaut, qu’il a passé son enfance et son adolescence. De ses grands-parents, dit-il, je tiens, pour l’un, le goût de la terre et la gravité et pour l’autre, l’attrait de l’eau et du plaisir. De mon père, explique Jofroi, j’ai hérité la rigueur, la ponctualité, la nécessité de faire bien les choses et la taille des rosiers.Et de ma mère, j’évoque la folâtrerie, l’optimisme, la bonne humeur et les bonnes recettes. Pour Jofroi,chanteur-compositeur-interprète, la maison familiale n’a pas été remplie de troubadours, mais de musique dite « classique ». Ce qui ne lui correspondait pas tout à fait. Jofroi, le troubadour, disait-on. A six ans, quand quelqu’un me hisse sur une scène où jouent « Los Paraguayos », que l’un des musiciens m’assied à côté de lui et me tend un tambourin ? J’aime. Et dès lors, cette envie de chansons ne s’est plus arrêtée depuis le 11 mai 1968, jour où Jofroi s’est lancé pour produire, dans son village de Brugelette, un mini-récital de chansons.
Jofroi, vous avez commencé très tôt à écrire des chansons … tout en élevant des chèvres. Un besoin des deux?
Oui, pendant quelques années, j’ai élevé des chèvres, mais j’ai fini par les céder à un ami qui d’ailleurs est devenu l’un des plus gros affineurs de fromages de chèvres, en Ardèche. J’avais commencé à écrire des chansons pour moi. Mais très vite, il y a eu une sorte de déclencheur. J’avais été frappé par l’humanisme de Felix Leclercq, par la musique de Hugues Aufray qui chantait Bob Dylan, par l’engagement de Leo Ferré. En 1969, j’ai 20 ans et je chante à Ales à la Noël. Peu de temps après, je viens avec un groupe au Borinage. C’est alors que j’ai vraiment souhaité avoir une guitare.
Le fait de jouer de la guitare a été un super élément déclencheur ?
Je chantais depuis deux ou trois ans. En 1970, je me suis installé à Champs (près de Bastogne), au milieu des chèvres, et puis, en juillet, je suis allé chanter 18 fois dans les vallées cévenoles. J’écris alors ma première vraie chanson « Petit Roy ». Champs était alors, pour moi, un super lieu de rendez-vous pour mes potes comme Jacques-Ivan Duchêne, Philippe Anciaux, André Bialek, etc.. Je me suis aussi laissé envoûter par Léonard Cohen. En 1972, je participe au festival de Bastogne, à l’occasion des Automnales de la chanson et… j’y gagne un prix. A l’époque, je faisais ce que l’on appelait des « premières parties », comme je l’ai fait en 1973 pour François Béranger. En 1973 toujours, je participe à l’envol du festival de Champs 73. La musique wallonne se réveille, la musique traditionnelle se propage et des groupes naissent en nombre. Au Québec, en Bretagne, en Occitanie, les musiciens retournent aux sources. Après Champs, est venu le Temps des cerises. L’événement devenait international et, pour moi, commençait à devenir trop gros.
Et puis, d’autres mouvements ont fait leur chemin…
« Jofroi et les Coulonneux »est enregistré en 1975. Nous jouons dans les maisons de jeunes, puis en France. Un premier disque sort, puis un deuxième. L’album « Si ce n’était manque d’amour » se vend à des milliers d’exemplaires. Après Brel à l’Esprit frappeur, d’autres spectacles suivent avec des tournées à Paris pendant trois mois, au Sénégal, en Russie, … Et puis, il y a les « Aventures du Petit Sachem » gratifié du prix très renommé de « Loisirs jeunes » qui offre à Jofroi les portes d’un nouvel univers. En 81 – pour ne citer que cet exemple parmi tant d’autres - il y aura le spectacle du Cirque royal à Bruxelles avec les 80 choristes de la Girole.
Vous nous avez confié que ce qui vous intéressait particulièrement face aux enfants, c’était le conte musical !
En effet, ce qui me plaît, c’est le mélange entre l’histoire, la théâtralité et la chanson. Ce sont trois rôles différents, trois approches du public qui sont en connexions permanentes avec le conteur, le comédien et le chanteur. Jusque là, ce genre de travail n’avait pas encore été abordé sous cet angle. Le public a suivi et a largement apprécié cette nouvelle démarche.
Vous avez joué partout bien au-delà de la francophonie !
En fait, après avoir écrit des contes musicaux pour enfants, « j’adore le public des enfants, c’est un vrai cadeau » et après le succès des « Aventures du Petit Sachem », j’ai eu envie de poursuivre dans cette veine-là et d’aborder aussi des thèmes plus profonds comme ceux de la vie et de la mort. En avril 87, au printemps de Bourges, nous avions joué le spectacle « Le rêve d’Antonin » qui a été joué 650 fois au total, depuis la Suisse jusqu’à l’île de la Réunion, en passant par le Québec, la France, la Belgique, etc. Ont suivi « L’homme au parapluie », « Bienvenue sur terre », etc. Et c’est ainsi que je me suis mis à écrire des contes musicaux pour enfants. Ce fut un vrai bonheur parce que,une fois le spectacle terminé, les enfants continuent de parler, m’expliquant qu’ils ont réfléchi et qu’ils ont appris bien des choses. N’est-ce pas du bonheur ?
Vous aimez les spectacles pour enfants, mais vous voulez aussi continuer à composer des chansons pour les adultes ?
Bien sûr. En 2011, j’avais d’ailleurs enregistré « Cabiac sur terre », une série de chansons qui touchent et qui partagent. J’ai cette chance énorme de vivre, depuis 40 ans, de mes chansons et de recevoir de partout, de plus en plus de messages, notamment grâce à internet. Pour « Cabiac sur terre », la création officielle du spectacle a eu lieu en octobre 2011, à l’Européen à Paris. Depuis lors, je l’ai joué un peu partout en France, en Belgique, en Suisse et au Québec. Ces chansons récentes, je les ai plongées dans le présent. Et comme le colibri, j’essaie de faire ma part des choses avec mes mots et de partager sérénité et inquiétude. Depuis fin 2011, j’ai joué « Cabiac sur terre » en le déclinant sur plusieurs formules, en quintet, en trio ou en solitaire et c’est à chaque fois une rencontre merveilleuse avec le public…
Christine Simon - Entre les lignes - janvier 2014 - lien sur le web
Saint-Privat de Champclos, éd. du Soleil, 2013, 280 p.
Bon an mal an, Jofroi poursuit avec le même enthousiasme une carrière qui n’a que faire des artifices de la télé et des médias tapageurs. Depuis la fin des années 60, il n’arrête pas d’investir les scènes, d’arpenter les territoires, chantant tantôt pour les enfants, tantôt pour les parents, presque toujours pour les deux. Avec ce livre, il fait le point, se raconte, rassemble la quasi totalité de ses chansons et des textes de ses spectacles.
Né à Ath en 1949, élevé à Brugelette, il se lance dans la chanson en 1969. C’est alors qu’il rencontre à Tournai Félix Leclerc qui l’encourage. Et, depuis, tout continue. Il connaissait à cette époque Brel, Bécaud, Stéphane Golmann, Aufray, Dylan, Ray Charles… Il croise les Belges qui tentent de se faire connaître dans un pays qui (sauf via Angèle Guller ou, à la RTB, Bernard Gillain), les promotionne peu : Ann Gaytan, Bruno Brel, André Bialek et Beaucarne. Son premier spectacle bruxellois, il le fait en ‘vedette américaine’ (comme on disait naguère des artistes qui chantaient avant l’artiste principal d’un concert) de François Béranger. Il fera de même quelque temps après avec Julien Clerc et Barbara… et ultérieurement Gilles Vigneault.
Installé en Ardennes, puis dans la botte du Hainaut et le Namurois (même un temps à Bruxelles) un peu « berger intellectuel », il appartient à cette vague de l’époque qui pousse les gens à retrouver leurs racines. Il la prolongera en allant plus tard s’installer définitivement à Cabiac en 1994, région où il organisera avec sa femme Anne-Marie un festival annuel « Chansons de Parole ». Sa vie se dit en anecdotes et souvenirs en marge des textes de ses chants. C’est un homme engagé mais dont les couplets ne sont jamais agressifs ou doctrinaires. Il a d’ailleurs participé à plusieurs manifestations et actions en faveur de l’écologie.
Couplets et refrains jalonnent son parcours, disent une société qui évolue tant mal que bien, prônent tendresse et sensualité, défendent la démocratie et la nature, se penchent sur la misère sociale et l’exclusion, militent pour la fraternité et l’équité. Ils mettent parfois en musique des portraits émouvants ou caustiques : celui du père, des copains d’enfance près de la Dendre, du paysan attaché à la terre, de musiciens, des chasseurs malappris, du populiste politicien… Un certain nombre évoque la difficulté à dire, à exprimer le fond de son vécu et à dialoguer avec l’autre. Au fil des jours sont évoquées les saisons. Et surtout, il y a les convictions de l’espoir d’un monde meilleur où « Jésus, Marx, Mahomet / Fumeront le calumet ».
Par intermittences, il y eut les spectacles pour enfants. Ce que Jofroi nomme « conte musical, ce mélange entre l’histoire, la théâtralité et la chanson ». D’abord « Le petit sachem », puis « Le rêve d’Antonin », « Grenadine Blues » , « Le jour où les poules auront des dents», « Marchand d’histoires », « L’homme au parapluie ». Ce qui n’a pas empêché les récitals pour adultes de se poursuivre. Ils sont nourris d’expériences de vie mais aussi des lectures capitales faites au fil des ans : Henri Laborit, Albert Jacquard, Jean-Pierre Chabrol, Garcia Marquez… Un parcours obstiné, convaincu, convainquant. Dont il est possible d’écouter l’essentiel à travers trois CD « Survol » qui reprennent les chansons des débuts à 1984 et deux autres « Les plus belles chansons de Jofroi pour les enfants ».
Michel Voiturier - janvier 2014 - Association Royale des écrivains et artistes de Wallonie - lien sur le web
Quand un folkeux voit le nom de Jofroi, il pense immanquablement aux Coulonneux (son groupe de jadis), au festival de Champs (prédécesseur du Temps des Cerises), à la chanson "La fête des foyans". Bref, à l'époque dorée du revival folk. Et pourtant, Jofroi est encore très actif, comme en témoigne son imposante discographie, tant pour adultes que pour le jeune public. Chaleureux, très humain, communicatif, partageant ses émotions et soutenant diverses luttes, il a le bonheur de vivre de ses chansons depuis quarante ans.
Né en 1949 à Ath dans une famille où la chanson était peu présente, on ne sait trop pourquoi il se mit à taquiner la muse, avec un premier mini-récital dans son village de Brugelette en mai 1968. C'est le début d'une série de concours et de premières parties de concerts. En 69, un organisateur l'emmène dans les Cévennes. Il y découvre un nouveau monde dans lequel, après plusieurs visites, il finira par habiter à partir de 1994, dans le hameau de Cabiac face au mont Lozère. Entretemps, il en avait ramené des chèvres pour sa ferme de Champs près de Bastogne, où il s'était installé en 1972. Poules, cochons, fabrication de fromage de chèvre, mais aussi lieu de rencontre d'une chanson belge émergente : André Bialek, Philippe Anciaux, Jacques-Ivan Duchesne et, en parallèle avec un festival officiel de chanson à Bastogne, Julos et Angélique Ionatos. Ce festival "off" dans le pré voisin deviendra le festival de Champs en 73, 74 et 75 avec Bernard Gillain de la RTB, avec une flopée de tout nouveaux groupes folk (Rue du Village, E Saquant Bèyaus, Rum, ...) et avec le violoneux Constant Charneux. C'est là qu'il crée ses chansons "Champs la rivière" et "la fête des foyans", mêlant folk et influences de Félix Leclerc, Léo Ferré, Jacques Brel, Gilles Vigneault, ... Et c'est là aussi que naît le groupe des Coulonneux.
Jofroi a apparemment du mal à se fixer : il déménage plusieurs fois, et habitera même paradoxalement à Bruxelles. Il rencontre de plus en plus d'artistes, participe à des luttes pour la défense de l'environnement, perce en France grâce à l'intervention de Marc Moulin, tourne au Québec en 1978, crée un spectacle sur Jacques Brel. En 1982 sort son premier disque de chansons pour enfants, d'abord pour ses trois (premiers) enfants. Il en fait un spectacle, un conte musical, c'est le début de ses activités "jeune public". C'est aussi une graine qui germera en 91 sous forme de son premier spectacle de chansons pour adultes, autre chose donc qu'un simple concert. N'oublions pas son association "Les Gens de Mehaigne" qui, avec des habitants du village de Mehaigne dès 1983, organise des spectacles, des repas, une crèche, une bibliothèque, des réunions.
C'est l'histoire de toutes ces rencontres musicales et autres, de toutes ces solidarités, et l'évolution de sa carrière que raconte Jofroi dans un style simple et chaleureux. Cela prend la forme de petits chapitres entrecoupés des paroles de ses chansons, elles-mêmes pourvues de commentaires. Plus de deux cents chansons, histoires, contes et monologues. Entre autres, la chanson "Bush-toi d'là" sortie en 2004 et qu'il a été heureux d'arrêter de chanter après l'élection d'Obama.
Agrémenté d'une série de photos et se concluant par une discographie à 26 entrées, cet ouvrage se lit facilement et avec un profond plaisir. Quand Jofroi se raconte, c'est comme s'il mettait en scène un nouveau conte pour adultes ...
Marc Bauduin - Le canard Folk - janvier 2014
Jofroi - de Champs la rivière à Cabiac sur terre
Certains humains s’en vont avec armes et bagages, dit-on. Les saltimbanques partent avec ânes et abeilles. Quelques poésies en tête et aux lèvres une ritournelle pour affronter le ciel. Jofroi est de cette espèce-là...Il a quitté sa Belgique pour les Cévennes, accompagnant une chorale. Lui est resté. Avec ses ânes et ses abeilles. L’âne et l’abeille, on dirait une fable. La vie de Jofroi en est une (1). Il a tant de choses à nous conter, nous raconter. Quelquefois aussi des comptes à nous demander ou à régler (2). Pour lui, la chanson est un art majeur, cela donne des textes qui roulent, glissent ou grondent comme ces ruisseaux du Gard ou d’Ardèche qui soudain vous surprennent et submergent tout.
Ecoutons Frontières (Où vont les êtres humains que l’on reconduit aux frontières ?). Violon tzigane, accent manouche et cette musique palpitante, pour interroger la noirceur du cœur de l’homme. Ecoutons la Pâte à gaufres, une bonne recette pour faire aussi une belle chanson ou encore Gaspésie, superbe interprétation d’un texte du grand Félix Leclerc, une des références qui s’imposent, avec l’écrivain-conteur Jean-Pierre Chabrol (les soirs d’été) lorsqu’on écoute Jofroi.
Sur scène, il sera tour à tour chanteur, conteur, faiseur de rêves et grand magicien des mots avec dans la voix une intonation indéfinissable comme un miel métissé des pollens de Belgique, du Gard ou d’Ardèche ou bien est-ce le goût de la Cartagène, la douce liqueur du Languedoc ?
Jofroi « a posé un jour son sac à Cabiac »petit bourg du Gard. Une terre à vivre, à rire et chanter, à un bourdonnement d’abeille de Barjac, haut lieu de la chanson française, dont il est la cheville ouvrière. Achetez vite le CD Cabiac sur terre. Jofroi, c’est lumineux, sensible, généreux.