ET TON RIRE UN OISEAU
SORTIE EN 2022 CHEZ EPM
CD digisleeve avec un livret de 16 pages
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Le monde d'après 3'49
Est-ce qu'il neige à Montréal 4'27
la synfaunie des animaux 3'00
Désolé 2'55
La tête en jachère 3'13
Tes yeux 3'49
C'est une idée 3'31
La femme et l'homme sont égales 3'40
Célébration des oiseaux * 2'54
J'attends la fin de la nuit 3'57
Il rêve encore 2'56
Faut bâtir une terre 4'17
Si ce n'était manque d'amour - printemps 2020 5'44
paroles et musique : JOFROI
sauf * : d'après un texte d'André Lavoie
arrangements, direction musicale Line ADAM
piano, flûtes : Line adam
guitares et voix : Guy Werner
batterie et percussions : Gauthier Lisein
basses : Alain Rinallo
violon et voix : Aurélie Goudaer
violoncelle : Kathy Adam
chœurs et voix : Monique Gelders
Et ton rire… un oiseau
J’ai semé six amandes dans un coin de mon pré. C’était début décembre 2020. J’avais les doigts gelés. J’ai creusé des petits trous. J’ai posé les amandes délicatement au fond, avec le germe bien dressé sur le dessus. Je les ai recouvertes de terre en tassant doucement. Au préalable, je les avais fait germer pendant trois semaines dans un pot en terre rempli de sable. Auparavant, je les avais gardées deux semaines au frigo pour qu’elles connaissent un hiver. Tout cela, comme l’ami des montagnes noires me l’avait recommandé, quand il me les avait données.
J’ai laissé mes semis et je suis rentré à la maison, en chantonnant « j’ai semé six amandes… et j’ai les doigts gelés ». Je pensais à l’avenir. Aux amandiers qui pousseraient fièrement sous le soleil printanier. Aux enfants, assis plus tard sous leur feuillage.
Nous venions de passer une année étrange. Ce temps où le monde s’était mis sur pause, où l’on s’était retrouvé sous cloche. Cela ne m’avait pas inspiré un instant. A part ce moment intense de partage avec tous mes amis, musiciens et autres, où unis par le lien soudain magique de nos téléphones portables, de nos caméras d’ordinateur, nous nous étions retrouvés comme autour d’un grand feu de camp sur la toile, à jouer et chanter à tue-tête « on serait bien mieux en ces beaux jours, si ce n’était manque d’amour » à travers toute la francophonie.
Est-ce parce que, cette pause, j’avais voulu la vivre positivement, comme une sorte de jachère ? En janvier 2021, j’ai ressenti l’envie joyeuse d’écrire à nouveau. Les amandes dormaient sous la terre. Je construisais mes murs de pierre sèche. Je n’avais même pas pensé que j’allais encore écrire des chansons. Toutes les pages de mon carnet étaient blanches. A part quelques bribes laissées par-ci, par-là, l’écume de mes mots, la bile des imbéciles, les cris des animaux et cette envie toujours plus présente de chanter les bras ouverts. J’ai pris mon stylo et ma guitare.
Le printemps est arrivé. Sur les six amandes que j’avais semées, quatre sont sorties de terre. Je les regarde grandir amoureusement, en espérant qu’elles vont tenir. En pensant que jamais rien n’est fini. Autour de moi, les étoiles filent dans la nuit. Je pense à l’un, je pense à l’autre. Leur souvenir reste gravé. La vie est une plume d’où tombent épars des mots gorgés d’amour. Et le temps me rappelle d’aller à l’essentiel, le souffle de tes lèvres et ton rire… un oiseau.
prise de son : Colin Burton
mixage : Colin et Maxime Burton - Qmp studio
mastering : Pieter Dewagter
photo pochette : Ghislain Debailleul
maquette : les ateliers de Victor
DISQUES EPM
Distribution SOCADISC
PRODUCTIONS DU SOLEIL