dire qu'on a marché sur la lune
paroles et musique : JOFROI
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tous droits réservés © JOFROILa petite dame et son cabas
Est tout’ perdue, elle comprend pas
Ce que lui dit la boite vocale :
- Pour toute info sur quoi que ce soit,
Dites «info» ou tapez sur trois,
Pour le sommaire, tapez «étoile»
Sommaire, étoile, étoile de mer,
Dans cet imbroglio, elle se perd,
Elle voudrait juste qu’on lui parle...
Elle comprend rien au virtuel
- Allo, allo, mademoiselle,
Entendez-vous que je vous parle ?Dire qu’on a marché sur la lune,
Egaré Pierrot et sa plume,
Un pas de géant mais pourquoi ?
Tous les chemins mènent à .com
Mais l’homme reste un loup pour l’homme,
Le temps passe, les chiens aboient...Pourtant, faut dire qu’on communique,
C’est simple, c’est électronique,
On n’arrête pas le progrès !
On est fiers, on se décarcasse,
On jongle avec les mots de passe,
Les chiffres et les codes secrets
On va surfer sur la grande ourse,
En pianotant, on fait ses courses,
Les enfants jouent sur leurs consoles...
Sept cent vingt amis sur la toile
On ne sait plus ou faire escale
Y’a de quoi perdre la boussole !
On est blindés de cartes à puces,
De pare feux, d’antivirus,
De haut débit, de grande vitesse...
Dès qu’on peut, on court à la gym
- Tiens, t’es content de ton régime ?
- Oh moi, je prends des antistress...Dire qu’on a marché sur la lune,
Egaré Pierrot et sa plume,
Un pas de géant mais pourquoi ?
Tous les chemins mènent à .com
Mais l’homme reste un loup pour l’homme,
Le temps passe, les chiens aboient...J’avais dix ans et des poussières,
On nous disait, réconfortants,
Tout ira mieux dans cinquante ans !
Finies la faim et la misère
On cultiv’ra dans le désert
On boira l’eau des océans
En un clic on fait l’inventaire
Des vaches folles, des grippes aviaires
Des pétroliers vidant leurs soutes
Des arbres, des forêts qui brûlent
Des banquiers qui se congratulent
Et des banquises en banqueroutes
Des va t’en guerre, des bains de sang
Des attentats, des innocents
Et du sida au goutte à goutte
Nous voici, apprentis sorciers
Flanqués de robots familiers
Ecrasant jusqu’au moindre doute
Et quant tout pète par surprise
On donne l’impression qu’on maîtrise
Y’en combien pour crier « halte » ?
L’oiseau, lui, se fout des frontières
Les flots remontent les rivières
Et les chardons crèvent l’asphalteDire qu’on a marché sur la lune,
Piétiné Pierrot et sa plume,
Un pas de géant et pourtant
Tout s’joue aux dés ou c’est tout comme
Et l’homme reste un loup pour l’homme,
Le temps passe, qu’est-ce qu’on attend ?La petite dame et son cabas
Est tout’ perdue, elle comprend pas,
Elle voudrait juste qu’on lui parle...